La Commission de l’industrie, du commerce, des ressources naturelles, de l’énergie et de l’environnement a tenu une session le jeudi 17 juillet 2025 afin d’entendre les représentants du ministère du Commerce et du Développement des exportations, du ministère de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, et du ministère de la Santé, au sujet du système de production de pain et de pain aux fibres.
Des représentants du ministère de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche ont présenté les principaux aspects du projet de pain aux fibres, qui vise à augmenter le taux d’extraction de la farine de blé tendre utilisée pour la fabrication du pain subventionné de 78 % à 85 %, augmentant ainsi la teneur en fibres, minéraux et vitamines pour favoriser la santé digestive et prévenir l’obésité et le diabète. Ce projet vise également à réduire progressivement la teneur en sel de 30 %, conformément aux recommandations de l’Organisation mondiale de la santé pour la prévention de l’hypertension artérielle et des maladies cardiaques.
Ils ont indiqué qu’une dégustation avait eu lieu le 15 décembre 2023 et avait suscité des réactions positives de la part de tous les acteurs du système de transformation des céréales et de panification. Ils ont également examiné un extrait d’un nouveau projet de texte réglementaire modifiant l’arrêté des ministres de l’Agriculture et du Commerce du 21 août 1979 relatif à la détermination du taux d’extraction de la farine et de la semoule.
Les représentants du ministère du Commerce et du Développement des exportations ont souligné que le cadre juridique actuel régissant le secteur du pain classe les établissements de boulangerie en boulangeries classées et non classées, ainsi que les points de vente de pain chaud dans les grandes et moyennes surfaces commerciales. Ils ont noté que ces dernières années ont connu une augmentation significative de la consommation de pain, portant les besoins du pays en farine panifiable à environ 6,9 millions de quintaux par an et impactant négativement le système de compensation. Ils ont insisté sur la nécessité d’adopter un plan par étapes pour assurer le succès du projet de pain aux fibres, ainsi qu’un plan de communication à cet effet.
Les représentants du ministère de la Santé ont expliqué que la consommation de pain en Tunisie représente entre 35 et 40 % de l’apport quotidien en sel. Ils ont souligné que l’un des principaux défis sanitaires liés à la formule actuelle du pain est sa contribution à la propagation de maladies non transmissibles telles que l’hypertension artérielle, le diabète et les maladies cardiovasculaires. Il est donc urgent de reformuler la formule du pain subventionné afin de protéger la santé des citoyens. Ils ont recommandé d’accélérer la publication d’une décision visant à augmenter de 78 % à 85 % le pourcentage de farine extraite du blé tendre utilisée dans la fabrication du pain subventionné, tout en réduisant la teneur en sel de 30 %. Cet amendement devrait être intégré à la politique nationale de subvention alimentaire, tout en assurant un suivi régulier de la qualité du pain afin de contribuer à une alimentation plus saine et plus durable et de renforcer la prévention des maladies non transmissibles et des carences en micronutriments tels que le fer et le calcium chez les enfants.
Les représentants ont exprimé leur gratitude pour les efforts déployés par tous les organismes administratifs impliqués dans la mise en œuvre de cette décision essentielle, qui contribue à améliorer la gouvernance du secteur céréalier et à protéger la santé des citoyens. Ils ont exprimé la volonté du pouvoir législatif de contribuer au succès du projet de pain aux fibres. Ils ont demandé la date de lancement de la commercialisation de ce type de pain, qui permettra une consommation rationnelle et protégera la santé publique. Ils ont également abordé la question du Fonds général de compensation, appelant à une rationalisation accrue de ses dépenses et à l’allocation d’aides à ceux qui en ont besoin, notamment le pain. Ils ont souligné la nécessité de mener des campagnes de sensibilisation pour garantir le succès de l’expérimentation en sensibilisant les citoyens à la valeur nutritionnelle ajoutée du pain aux fibres.
Les représentants ont recommandé de garantir une répartition équitable des boulangeries entre les régions afin de répondre aux besoins fondamentaux des citoyens. Ils ont insisté sur la nécessité d’élaborer une stratégie intégrée pour prévenir l’utilisation du pain comme fourrage en fournissant du fourrage, en intensifiant les opérations de surveillance et en sensibilisant les agriculteurs.
En réponse aux interventions des représentants, des représentants du ministère du Commerce et du Développement des exportations ont expliqué que des travaux étaient en cours pour élaborer un plan directeur définissant les conditions d’implantation des boulangeries, en tenant compte du recensement de la population et des zones prioritaires, tout en unifiant les méthodes de travail entre les régions. Concernant les opérations de surveillance, ils ont constaté plusieurs violations et transgressions, entraînant des sanctions, dont la fermeture de plusieurs boulangeries et la révocation de certaines licences. Les représentants de l’exécutif ont confirmé que, concernant le projet de pain de fibres, toutes les phases ont été achevées et qu’il existe une volonté d’accélérer sa mise en œuvre compte tenu de ses avantages. Les membres du comité ont, à leur tour, souligné l’importance de ce projet et la nécessité d’accélérer la publication de la décision y afférente. Le comité a également décidé d’adresser une lettre à l’exécutif afin d’accélérer les procédures de publication de la décision ministérielle concernant l’augmentation du pourcentage de farine panifiable extraite du blé tendre.






